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Coronavirus : l'information reste la meilleure prévention

Jean-Pierre Gruest
- 11 mars 2020

Alors que le nombre de cas de coronavirus Covid-19 ne cesse de progresser en France (1 606 cas confirmés et 30 personnes décédées au 10 mars), les pouvoirs publics multiplient les initiatives en vue de réduire la transmission du virus et atténuer l'impact de l'épidémie sur la population. Une démarche également adoptée par l'Agence nationale du DPC, qui a demandé aux organismes de formation de reporter les sessions prévues en mars.

Sollicitée par les organismes de DPC par rapport aux modalités d'organisation des actions de DPC présentielles dans le contexte épidémiologique actuel concernant le coronavirus Covid-19, l'Agence nationale du DPC leur a répondu le 5 mars par mail, en leur adressant ses consignes. Après avis de la Direction générale de la Santé, elle demande "à chaque organisme de prendre les mesures nécessaires et adaptées en fonction de l'évolution épidémiologique afin, d'une part, de garantir la mobilisation des professionnels de santé auprès des patients, et d'autre part de limiter les déplacements et les rassemblements de professionnels de santé pouvant être davantage à risque de contact et de transmission du virus".

Énumérant plusieurs possibilités d'organisations (report des séances présentielles, transformation de la formation présentielle en "classe virtuelle" via la visioconférence, offrir la possibilité d'assister à distance aux séances présentielles…), elle souligne qu'il ne s'agit pas d'une "obligation imposée aux organismes mais d'une recommandation de santé publique".

L'INK maintient ses stages
"Plusieurs kinésithérapeutes devant suivre une de nos formations en mars ont appelé à ce propos", confirme Emmanuelle Prugnaud, directrice administrative de l'Institut national de la kinésithérapie (INK), qui a a pris la décision de maintenir l'ensemble des stages et congrès. "Ceux qui sont reportés le sont uniquement en raison d'un taux de remplissage insuffisant", explique-t-elle, précisant avoir enregistré des annulations de professionnels en raison du coronavirus, "soit par crainte de le contracter, soit parce qu'ils ont été en contact de patients qui en étaient atteints". Aux stagiaires et formateurs, l'INK préconise de venir munis de gants à usage unique, de masques chirurgicaux et de gel hydro-alcoolique.

"J'ai eu l'Agence au téléphone la semaine passée et il m'a été garanti que le fait de maintenir nos stages malgré les préconisations ne serait pas sanctionné : ils feront bien l'objet d'une prise en charge par l'Agence et les kinésithérapeutes bénéficieront de leur indemnité journalière", assure-t-elle. Pour elle, "l'Agence du DPC a joué son rôle de représentant de l'État en relayant les recommandations du ministère de la Santé. C'est parfaitement normal. Cependant, la mise en place de classe virtuelle n'est pas adaptée aux métiers de la rééducation".

Les recommandations de la DGS pour être bien informé
L'Agence a également fait savoir qu'aucune des formations sur le coronavirus (l'offre à destination des professionnels de santé est en train d'exploser) ne serait prise en charge dans le cadre du DPC. Elle affirme n'avoir "pas forcément vocation" à "organiser et financer des formations sur des épisodes épidermiques". La DGC, en lien avec l'École des hautes études de santé publiques (EHESP) devrait prochainement mettre à disposition de l'ensemble des professionnels de santé un module de formation en e-learning sur le sujet.

Lors d'un point presse organisé au ministère de la Santé le 9 mars, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, a invité tous les professionnels de santé à s'inscrire sur la liste de diffusion du site DGS-urgent pour avoir "des informations très régulières sur la situation et les recommandations" concernant le coronavirus. Il a également rappelé que "toutes les informations sont disponibles et actualisées sur le site du ministère de la Santé et des solidarités, avec notamment des fiches précisant les recommandations sanitaires.

Des arrêts d'activité indemnisés dans 3 cas de figure
Si vous devez interrompre votre activité professionnelle en raison du coronavirus, l'assurance maladie a fait savoir qu'elle prendra en charge, de manière dérogatoire, les indemnités journalières, selon des modalités alignées sur celles appliquées aux salariées aux salariés et aux travailleurs indépendants. 3 situations ont été identifiées pour bénéficier de cette prise en charge : justifier d'un arrêt de travail en raison d'un diagnostic positif au coronavirus, l'obligation de respecter une période d'isolement suite à un contact rapprochée avec une personne atteinte, l'obligation de rester chez soi pour s'occuper de son enfant concerné par une période d'isolement (par exemple pour les enfants scolarisés dans un établissement fermé). Ces mesures concernent toutes les interruptions d'activité liées à ces 3 situations à compter du 1er février. Les indemnités seront versées pour la durée de l'arrêt à hauteur de 72 € par jour pour les professions paramédicales (contre 112 € pour les médecins).

L'assurance maladie a mis à disposition un numéro unique pour les professionnels de santé libéraux concernés par l'une des 3 situations : 0811 707 133.

© superoke/Istock/Getty Images Plus

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