L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

Le chemin vers la confiance retrouvée sera long

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1565 - 07/05/2020

Comment notre système de santé se relèvera-t-il de la crise du Covid-19 ? Si l’hôpital fait face, coûte que coûte (on discutera de la facture plus tard...), certains professionnels libéraux auront du mal à s’en remettre.

À l’heure où j’écris ces lignes, beaucoup n’ont pas encore rouvert leur cabinet. La pérennité de certains est menacée. Au-delà des pertes financières, qui auront des conséquences dramatiques sur la vie de ces praticiens, je sais que certains kinésithérapeutes vivent très mal le fait de ne pas pouvoir soigner en pleine crise sanitaire, et ont le sentiment d’avoir été contraints d’abandonner leurs patients. Demain, quelle confiance auront-ils dans les institutions qui ont pris des décisions (certes difficiles à prendre – je ne les envie pas) contestables et/ou incomprises ?

Qu’est devenue la relation thérapeutique, avec cette crise sanitaire ? Elle a été mise à mal par la nécessité de faire vite (parce qu’il y a des vies en jeu, parce que les hôpitaux ont été débordés), ou de ne plus faire du tout (on vous a demandé de fermer vos cabinets), et par tous ces “gestes barrière” que nous devons mettre en place. Comment rebâtir l’alliance thérapeutique avec toutes ces barrières dressées ?

Le patient ne risque-t-il pas de se sentir comme un microbe ou une bactérie derrière laquelle il faut tout désinfecter : la poignée de porte, la chaise qu’il a touchées... ? Et vous, quel soignant serez-vous après le Covid-19 ?

Commentaires :

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SOPHIE abonné n° 6546 à écrit :(127)
Bonjour, je n'ai pas dit que les patients avaient été abandonnés par les MK: j'ai dit que certains MK avaient l'impression qu'on les avait obligés à abandonner leurs patients. Certains me l'ont exprimé ainsi. Il n'est pas dans mes habitudes d'être populiste. Je m'interroge (et j'invite qui veut à s'interroger avec moi) sur la façon dont nos vies (professionnelles, personnelles) vont reprendre et sur les changements qui pourraient s'avérer nécessaires pour l'avenir. Je n'ai pas de réponse toute faite. Comme tout le monde, j'ai vécu dans une relative incertitude pendant 2 mois. Je voudrais pouvoir être pleinement rassurante, mais c'est difficile dans le contexte actuel, vous en conviendrez.
JEAN JACQUES abonné n° 44486 à écrit :(123)
Madame, je ne suis pas sûr que les éditoriaux populistes propageant des commentaires non fondés soient de nature à rassurer nos consœurs et confrères qui comme nous tous et comme toute la société ont traversé une période construite que sur le doute et l'angoisse quand la science et l’expérience politique ne peuvent répondre aux questions. Je vous rappelle que les patients n'ont pas été abandonnés mais protégés des risques de contamination en fonction de leur fragilité. La confiance dans les institutions ne pourra être évaluée qu'à l'heure du bilan final -qui n'est pas venu- en regard des autres politiques dont les choix différents montrent déjà pleinement leurs limites. JJ COMBET
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