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Loi Rist : "une occasion manquée", selon la FFMKR

©Giulio Fornasar

Sophie Conrard
- 11 avril 2023

La proposition de loi sur sur l'amélioration de l'accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé, portée par Stéphanie Rist, députée Renaissance du Loiret, est passée entre les mains de la commission mixte paritaire qui s'est mise d'accord sur un texte décevant, regrette la FFMKR.

"Cette loi était censée être ambitieuse et efficace. Or le texte initial est vidé de sa substance, après avoir été amendé par le Sénat et la commission mixte paritaire. La version finale restreint l’accès direct aux 3 % de kinésithérapeutes exerçant en maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), ce qui rendra le dispositif illisible pour les patients. Et il limite cet accès à seulement 8 séances, ce qui est inférieur au référentiel de la HAS sur l’entorse de cheville", déplore la Fédération. Les CPTS sont exclues du dispositif, alors qu'elles étaient inclues au départ. Mais une expérimentation sera menée dans 6 départements (dont 2 d'outre mer) pendant 5 ans pour voir s'il faut les réintégrer.

Il aurait été plus constructif "de tirer les conséquences de l’échec des protocoles de coopération concernant la lombalgie et de la torsion de cheville en accès direct par les kinésithérapeutes : le périmètre de cette expérimentation ayant été limité aux seules MSP, moins de 50 patients sur l'ensemble du territoire national avaient pu bénéficier de ce dispositif de prise en charge !", argumente la Fédération, qui reproche au gouvernement son "manque d'ambition sur le transfert de certaines missions médicales aux autres professionnels de santé, dont les kinésithérapeutes", qui a pourtant "déjà été dénoncé dans le rapport de l'Igas de février 2022 relatif à l’expérimentation de l’accès direct aux actes de masso-kinésithérapie. L’amélioration de l’accès aux soins et les économies de santé, soulignés dans ce rapport, seraient d’autant plus importants que 81 % des Français ont un kinésithérapeute dans la commune où ils habitent et que le temps moyen nécessaire pour se rendre au cabinet d’un kinésithérapeute est inférieur à 15 minutes pour 100 % des Français".

En effet, au-delà de la déception des kinésithérapeutes, qui auraient apprécié de gagner en autonomie, le problème est que cette loi n'améliorera pas l'accès aux soins de façon significative, alors que c'était son ambition au départ. "L’engorgement des services d’urgences hospitaliers et des cabinets médicaux en ville va s’aggraver. Ce texte ne répond pas aux défis actuels de notre système de santé, qui est en grande difficulté. Au lieu d’amplifier la dynamique suscitée par la première Loi Rist et les mesures prises par le ministre François Braun l'été dernier, ce nouveau texte n’aura qu’un effet cosmétique."

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