DPC : une mesure de régulation pour préserver les fonds restants

Sophie Conrard
- 26 septembre 2025
Confrontée à une forte hausse de la consommation du budget alloué au développement professionnel continu (DPC), l'Agence nationale du DPC fait le maximum pour éviter la fermeture anticipée des financements.
Elle a pris une mesure : depuis le 15 septembre 2025, seuls les kinésithérapeutes n’ayant pas encore bénéficié d’une action de DPC cette année peuvent s’inscrire à une formation prise en charge. "Cette régulation est le fruit d’une décision responsable, portée par la FFMKR, afin de préserver l’accès au DPC pour celles et ceux qui ne se sont pas encore formés en 2025", explique Stéphane Fabri, vice-président de la FFMKR chargé de la formation, la certification et la qualité. Pourquoi cette restriction ? "Au 31 août, près de 85 % du budget DPC avait déjà été consommé. Les projections indiquaient un dépassement de plus de 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Face à l’absence de marge budgétaire, l’Agence a proposé un abondement de 5 millions d’euros, réparti entre 8 professions dont les kinésithérapeutes, à condition d’être primo-accédants."
Si elle soutient cette mesure de bon sens, la FFMKR "alerte sur une dotation structurellement insuffisante" pour le DPC. "Ce contexte contraint pénalise inévitablement les professionnels les plus investis, habitués à suivre régulièrement des actions de formation de qualité. Il s’inscrit dans une dynamique plus large de restriction déjà amorcée sur certains formats pédagogiques. Et il ne règle pas non plus les problématiques liées à certains organismes de formation peu scrupuleux, dont les pratiques commerciales agressives interrogent la qualité et l’éthique", argumente Stéphane Fabri.
Aujourd'hui, l'ANDPC se trouve fragilisée par des propositions de fusion ou suppression, et le budget pour 2026 s'annonce à l'identique, alors que les besoins de formation augmentent. La Fédération demande le maintien de l'Agence et "continuera à se battre pour le maintien d’un financement de la formation continue pour les professionnels de santé conventionnés libéraux, pour des financements stables et équitables, à la hauteur des besoins, et pour une véritable reconnaissance de l’engagement professionnel dans la formation continue". Elle entend par ailleurs "lutter contre les organismes opportunistes" qui ne tirent pas la profession vers le haut.