En janvier démarre un nouveau diplôme universitaire sur le rôle du kinésithérapeute en sénologie, à l'université de médecine de Lille. Présentation avec l'une des responsables pédagogiques de ce programme, Sophie Francigny.

À l'origine, "ce DU est né de la demande d'une chirurgienne sénologue du Centre Oscar Lambret, à Lille, Claudia Régis, qui souhaitait pouvoir proposer un cursus pour les kinésithérapeutes avec la spécificité cancer du sein. Nous avons répondu positivement", raconte Sophie Francigny, kinésithérapeute spécialisée en sénologie, membre du Réseau des Kinés du Sein (RKS) et co-référente du réseau pour la région Hauts-de-France. "Rappelons qu'une femme sur 7 est touchée par le cancer du sein, et plus de 10 000 décèdent encore chaque année de cette maladie. Le RKS compte 1 700 kinésithérapeutes mais il n'existait qu'un seul DU en sénologie, à Nantes. Il me semblait important que nous puissions proposer un diplôme qui traite du rôle du kinésithérapeute dans le cadre de la prise en charge du cancer du sein. Nous avons à notre disposition un large choix de formations spécifiques à cette spécialité, mais je pense que le DU est une vraie plus-value à notre exercice. Un véritable accélérateur de connaissances et de pratique sur le sujet", insiste la kinésithérapeute, qui assure la responsabilité pédagogique de ce cursus conjointement avec Claudia Régie. La responsabilité universitaire est assurée par David Pasquier, un radiothérapeute du Centre Oscar Lambret.

Le DU s'articule sur 6 week-ends de formation et un week-end d'évaluation, entre janvier et octobre 2026. "Ce démarrage en janvier est exceptionnel. Pour la promotion 2026-2027, nous espérons pouvoir débuter à l'automne et finir en juin", précise Sophie Francigny. En termes de contenu, "le programme reflète le parcours de soins d'une patiente (ou d'un patient) atteinte d'un cancer du sein. Le premier week-end porte sur le diagnostic et le bilan pré-opératoire. Le deuxième, sur les traitements médicaux. Le troisième sur la chirurgie curative, etc.". L'enseignement médical est assuré par des chirurgiens, radiologue, oncologue, anesthésiste, rhumatologue, sexologue, gynécologue. Il y aura aussi un enseignement en kinésithérapie spécialisée en sénologie, mais également l'intervention d'une infirmière, une psychologue, une ostéopathe, une assistante sociale et d'associations liées au cancer.

"Nous avons volontairement réservé un grand temps de pratique en kinésithérapie, avec 36 heures de stage avec en outre (c'est un atout de ce DU) la possibilité pour les étudiants de suivre une patiente lors de son parcours de soins (pendant les séances de radiothérapie, les soins externes...) et de se rendre au bloc opératoire pour découvrir les différentes techniques d'interventions chirurgicales", précise la référente du RKS.

Ce nouveau DU de perfectionnement en sénologie se déroulera au sein de l'Université de Lille UFR3S (Sciences de la santé et du sport). Il est ouvert aux kinésithérapeutes diplômés. Pour s'y inscrire, il suffit de faire une demande auprès du responsable des inscriptions, Oumar Dieng (ses coordonnées se trouvent sur la plaquette de présentation) et de fournir son diplôme de masseur-kinésithérapeute et une lettre de motivation.

"Cette discipline a pris une importance certaine dans nos pratiques depuis que la prise en charge en cancer du sein ne se limite plus au drainage pour prévenir ou traiter un lymphœdème, et s'est élargie à la personne dans sa globalité, avec la prise en charge des pathologies liées aux chirurgies ou aux traitements (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie...) et un accompagnement à la reprise d'une activité physique adaptée. La kinésithérapie est un soin de support essentiel", rappelle Sophie Francigny.

Rens. et inscription