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DPC : Monique Weber prête à passer le relais

Jean-Pierre Gruest

Le 30 juin, Monique Weber quittera ses fonctions à la tête de l'Organisme gestionnaire du développement continu (OGDPC) qui, suite à la loi de santé, sera remplacé par l'Agence nationale du DPC (ANDPC) au 1er juillet. Une semaine avant de céder sa place (officiellement, on ignore encore l'identité de son successeur, même si Michèle Lenoir-Salfati tient la corde), elle a convié la presse le 22 juin pour dresser le bilan des quatre années écoulées.

"La question que l'on s'est posée, et que l'on a posée à de nombreux partenaires, est de savoir si le DPC peut être considéré aujourd'hui comme un outil indispensable au développement de la qualité des soins. Et il y a eu consensus : il l'est", a-t-elle déclaré en préambule. Pourtant, le challenge était de taille. Il s'agissait notamment de "fédérer les différentes professions de santé et les organismes de formation autour de ce nouveau dispositif et à cette nouvelle approche de la formation continue".

Malgré une mise en place compliquée, Monique Weber estime avoir rempli sa mission. "Au 1er juillet, l'ANDPC héritera de bien plus que des murs de l'OGDPC : une dynamique est engagée, forte, pluridisciplinaire et interprofessionnelle", a-t-elle affirmé, chiffres à l'appui. On a notamment assisté à une montée en puissance des inscriptions aux quelque 81 000 programmes déposés sur le site de l'OGDPC (toutes professions confondues). Au 1er juin, on comptait 635 000 engagés dans une démarche de DPC, soit une hausse de 33 % en 2015. Cette réussite, Monique Weber l'attribue aux valeurs portées par ses équipes au service des acteurs du DPC : adaptabilité, esprit d'équipe, expertise et réactivité. Ce qui a par exemple permis de réduire significativement le délai de paiement (de 180 jours à 42 en moyenne) entre 2012 et 2015. De quoi construire des "fondations solides" pour l'Agence qui "ne peut qu'aller plus loin pour répondre aux attentes et aux besoins des organismes de formation et des professionnels de santé".

 Un meilleur contrôle de la qualité des formations

Si elle n'a pas souhaité s'étendre davantage sur l'ANDPC (en partie parce que l'on attend toujours certains décrets qui doivent préciser les contours du nouveau dispositif), Monique Weber considère néanmoins que cette réforme va permettre de répondre à la principale faiblesse de l'OGDPC, "que j'avais pointée depuis le début" : le contrôle de la qualité des formations. "Jusqu'alors, les commissions scientifiques indépendantes (CSI) évaluaient les organismes de formation sur la base d'un programme vitrine, ces derniers pouvant ensuite proposer des programmes d'une qualité moindre, parfois exotiques". Ce ne sera plus possible désormais, avec un contrôle accru en amont (sur la base d'un échantillonnage plus ou moins important des programmes proposés) et en aval, pour une offre davantage orientée "cœur de métier".

Interrogée sur le passage de l'obligation de DPC d'annuelle à triennale, elle considère que cela n'a rien changé quant à la dynamique des inscriptions, ni sur le montant de l'enveloppe qui, en 2017, devrait être équivalent à celui de 2016 (179,2 millions d'euros). Sur la question du financement, toujours insuffisant, elle a réaffirmé que "le DPC a été victime de son succès" et suggère de moduler les forfaits, en fonction du coût de la formation ou du nombre de participants par exemple. "Les commissions paritaires ont déjà mis en place une dégressivité des forfaits selon ce dernier critère", a-t-elle d'ailleurs précisé.

Interrogée sur son avenir, elle a affirmé ne pas savoir encore de quoi il serait fait, "si ce n'est qu'elle va prendre deux mois de vacances". Mais elle part avec la certitude "de passer le relais dans les meilleures conditions".

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