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Élection présidentielle :
Un collectif inédit apostrophe les candidats

Les représentants du Collectif santé 2017, le 19 octobre, au Palais d'Iéna, à Paris.

Alexandra PICARD
Kiné actualité n° 1463 - 27/10/2016

Un collectif lancé le 19 octobre, avec un manifeste signé par douze organisations représentatives des professionnels de santé, du secteur hospitalier, des patients et des industriels, demande aux trente candidats déclarés de placer la santé au coeur de la campagne.

Une telle union est rare. Patients, médecins libéraux, pharmaciens, hôpital public et privé, industriels rassemblés pour porter une cause commune… C’est que l’heure est grave. Les douze organisations rassemblées au sein du “Collectif santé 2017” [1], présenté le 19 octobre lors d’une conférence de presse au Conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, ont un message à marteler : la santé doit être un enjeu central de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017.

Et pour l’instant, les politiques n’en prennent pas le chemin. Le collectif a donc diffusé la semaine dernière un manifeste [2] en sept “demandes d’engagement”, dont les 2e et 3e visent un changement radical de gouvernance en matière de santé. La santé doit être installée “au cœur des politiques publiques” car elle est “un élément de cohésion nationale”, insistent les signataires. “Elle doit être prise en considération dans toutes les décisions susceptibles d’avoir un impact sur la vie des Français.” Ils exigent “que soit installé un ministère de la Santé de plein exercice, aux compétences élargies et doté d’un pouvoir d’interpellation au sein du gouvernement, dès lors qu’une décision ne serait pas conforme aux impératifs de santé publique”. Par ailleurs, le collectif souhaite rompre avec le système de gouvernance actuel, trop complexe et qui ignore trop souvent les acteurs de la santé. Il réclame “une véritable démocratie sanitaire” et insiste sur la nécessité de faire de nouveau du secteur de la santé un “générateur d’emplois et d’investissements”, ainsi que sur “le rôle que jouent ses différents acteurs dans l’aménagement du territoire pour maintenir un lien social”.

La volonté de porter une parole commune
Le Collectif santé 2017 souhaite également que la prévention et la promotion de la santé montent en puissance. Il défend “un rééquilibrage du système de santé par un développement des politiques d’éducation à la santé, de prévention, de dépistage et d’éducation thérapeutique”, misant sur “la complémentarité” entre les différents acteurs pour “garantir l’accessibilité, la proximité et la continuité des soins”.

Il faut aussi revoir le mode de financement de la santé : “Une politique purement comptable ne saurait tenir lieu de politique de santé.” Celle-ci doit au contraire être dictée par “une approche de santé publique et d’accessibilité des soins” et une vision à long terme, avec des plans de financements pluriannuels. À ce sujet, le collectif suggère que “le produit des taxes comportementales et environnementales aille au financement de la santé”. Il insiste par ailleurs sur la nécessité de tenir compte du progrès technologique et thérapeutique.

Conscientes de leurs “différences” et “différends”, les douze organisations membres du collectif (qui invite les autres professions de santé et les ordres à les rejoindre) ont déclaré vouloir “arrêter de réfléchir en silo” et “sortir des problématiques sectorielles pour porter un message commun”.

Il sera peut-être difficile de travailler ensemble mais “un certain nombre de grands axes nous unissent”, a insisté le Dr Ortiz, président de la CSMF, lors de la conférence de presse.

[1] Ciss, CSMF, SML, MG France, FSPF, Uspo, Leem, Snitem, Sidiv, Féfis, FHP et Fnehad. Plus d’infos sur www.collectifsante2017.fr
[2] À télécharger en cliquant ici

© D.R.

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