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Sevrage tabagique : les professionnels de santé négligés

Jean-Pierre Gruest
- 21/08/2017

Sept fumeurs français sur dix affirment avoir essayé d'arrêter, dont 42% plusieurs fois. Parmi ces derniers, seuls 11% ont été suivis par un professionnel de santé lors de leur dernière tentative de sevrage tabagique. C'est l'un des enseignements majeurs de l'enquête Ifop/Pfizer France portant sur le comportement des fumeurs face à l'arrêt du tabac. "Les méthodes employées pour arrêter de fumer sont très individuelles, révélant que le sevrage tabagique est une problématique intime, se déroulant entre soi et soi-même, comme si elle n'apparaissait soluble que par soi-même", commente Fabienne Gomant, directrice adjointe de l'Ifop.

Pourtant, la dépendance tabagique est telle que, pour le Dr Anne-Laurence Le Faou, responsable du centre ambulatoire d'addictologie de l’Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), '"un fumeur qui souhaite arrêter doit être pris en charge par son médecin de ville ou éventuellement par un pharmacien. Pour tous les fumeurs qui ont beaucoup d’ancienneté, qui souffrent de maladies liées au tabac ou qui présentent une forte dépendance, il est préférable de les adresser aux consultations spécialisées au cours desquelles des conseils comportementaux et un traitement pharmacologique leur sont proposés".

Parmi les professionnels de santé ou paramédicaux majoritairement consultés, 37 % des fumeurs souhaitant arrêter de fumer se sont tournés vers un tabacologue et 36% vers un médecin généraliste. Une forte majorité d'entre eux se disent d'ailleurs satisfaits de la qualité de leur accompagnement par ces derniers, indépendamment du fait qu'ils aient réussi ou pas à arrêter de fumer.

De fait, pour optimiser leurs chances de réussite, 51% des 1103 fumeurs interrogés se déclarent prêts à suivre un traitement médical, dont 24% accompagnés d'un professionnel de santé. Ce que peuvent désormais faire les masseurs-kinésithérapeutes, et pas seulement en prescrivant des substituts nicotiniques, comme le leur autorise la loi de santé du 26 janvier 2016. "Ils ont toutes les cartes en main pour jouer très vite un rôle déterminant", estime le Dr Étienne André, notamment "en raison du format des séances, suffisamment longues pour aborder le sujet, et de leur récurrence".

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