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Il suffit d'y croire...

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1598 - 25/11/2021

Le titre de cet édito n’est nullement condescendant. Le très sérieux Jama Internal Medicine a publié le 8 novembre une étude épidémiologique dont les résultats me laissent songeuse : les manifestations du Covid long (fatigue chronique, essoufflement, troubles de la mémoire, douleurs musculaires ou articulaires…) ne seraient pas forcément liées à l’infection par le SARS-CoV-2, mais à la conviction d’avoir été infecté par le virus.

Attention, ses auteurs n’invalident pas le fait que certaines personnes souffrent d’un syndrome post-infectieux. Mais ils suggèrent que, d’un point de vue statistique, c’est ce sentiment qui a provoqué les symptômes du Covid long, plus que le fait d’avoir été réellement infecté. J’insiste : il ne s’agit pas de nier ni relativiser ces manifestations pénibles, voire carrément handicapantes pour ceux qui en sont atteints. Mais “la présence de symptômes prolongés ne serait pas spécifiquement associée au fait d’avoir été infecté par le SARS-CoV-2”, précise celui qui a piloté cette étude, Cédric Lemogne, chef du service de psychiatrie de l’adulte à l’Hôtel-Dieu.

Ces travaux mettent en lumière le poids des facteurs psychosociaux, comme le stress et la peur suscités par l’épidémie. Il est possible aussi que de nombreux troubles chroniques aient été attribués au Covid-19 alors qu’ils seraient peut-être passés inaperçus si la crise sanitaire n’avait pas éclaté.

Précisons que cette étude porte sur une cohorte de 30 000 personnes. Pour les détails, je vous invite à vous rendre sur notre site où nous avons mis un lien pour que vous puissiez la consulter.

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