On compte en France 30 000 centenaires. Ils - ou plutôt elles car les femmes représentent 86 % des effectifs - sont aujourd’hui 30 fois plus nombreux que dans les années 1960-1975, selon l’Insee. Sur 1 000 personnes âgées de 60 ans en 1980, 21 sont devenues centenaires. La moitié vivent à domicile, chez elles ou chez un proche. Les autres sont en institution. La probabilité d’atteindre cet âge vénérable devrait continuer d’augmenter. Selon le scénario central des projections de population qui prolonge les tendances récentes, explique l’Insee, 6 % des femmes et 2 % des hommes nés en 1940 deviendront centenaires. En 2040, la France pourrait compter 76 000 centenaires. Comment vivront-ils ? Seront-ils encore en pleine possession de leurs moyens ?

N’oublions pas les septuagénaires, les octogénaires et les nonagénaires, dont le nombre est également appelé à augmenter de façon très significative dans les années à venir. Cela va faire beaucoup de monde à prendre en charge, à domicile, en institution ou à l’hôpital. Combien auront une maladie neurodégénérative et perdu leur autonomie ? Peut-on l’estimer, afin d’anticiper les besoins de soins ? On a beaucoup parlé de “virage domiciliaire” et de “virage ambulatoire” : quels moyens va-t-on y consacrer ?

Le ministère de la Santé a décidé de se préoccuper de la santé des soignants (lire p. 15 à 17). C’est louable, mais il arrive un peu après la bataille : cela fait belle lurette que des associations agissent dans ce domaine, telle SPS (Soins aux professionnels de la santé), qui a été mise en lumière le 30 mars lors du lancement de la campagne ministérielle. Espérons que celle-ci apportera un réel soutien à ces acteurs de terrain indispensables.