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pour les kinésithérapeutes

Procédure d'alerte enclenchée pour l'Ondam: les revalorisations des kinés reportées

©tiero

Sophie CONRARD
- 20 juin 2025

Les revalorisations qui devaient entrer en vigueur dans 10 jours pour les kinésithérapeutes viennent d'être suspendues, en raison d'un avis publié par la comité d'alerte de l'Ondam hier.

Ces hausses de tarif promises sont "victimes d’un pilotage budgétaire défaillant de l’objectif national de dépenses de l’assurance maladie (Ondam)", regrette Sébastien Guérard, président de la FFMKR, qui ne décolère pas. "En 2025, les prévisions de dépenses du Gouvernement seront largement dépassées à cause de l’augmentation incontrôlée du déficit hospitalier, des dépenses d’indemnités journalières et de prévisions trop optimistes d’économies sur les médicaments." Le problème, c'est que "lorsqu’un tel dépassement se produit, un article du Code de la sécurité sociale oblige l’assurance maladie à suspendre les revalorisations conventionnelles prévues pour l’année en cours.", explique-t-il dans un communiqué de presse diffusé ce matin.

Colère chez les kinésithérapeutes

Le 1er juillet, les kinésithérapeutes devaient bénéficier d’une nouvelle vague de revalorisations, de l’ordre de + 8% sur leurs actes les plus courants. "Rappelons qu'en 10 ans, ils ont perdu 20 % de pouvoir d’achat, sous l’effet conjugué de l’inflation et de l’absence de revalorisations…", proteste Sébastien Guérard, qui met en cause "l'irresponsabilité budgétaire des pouvoirs publics". Il "dénonce avec la plus grande fermeté le déclenchement de ce mécanisme qui piétine les engagements conventionnels signés avec l’assurance maladie. Ce déclenchement aurait pu être évité si l’Ondam avait été fixé à un niveau cohérent. Entre 2022 et 2024, l’évolution constatée de l’Ondam pour les soins de ville était en moyenne de 4,4 % (hors dépenses Covid). Pour 2025, le Gouvernement l’a fixée à 2,82 %. Les kinésithérapeutes payent donc à nouveau une gestion budgétaire à courte vue des dépenses de santé".

De leur côté, "les kinésithérapeutes ont respecté leur part du contrat signé en 2023 avec l'assurance maladie : contraintes d’installation, obligations territoriales, mesures d’efficience… Pendant ce temps, les autorités publiques, incapables de maîtriser les dépenses hospitalières et les indemnités journalières, organisent l’austérité sur le dos des soignants libéraux", proteste le président de la Fédération. "Ils n’accepteront pas d’être sacrifiés" ainsi. "La FFMKR exige le respect des engagements contractuels et activera l’ensemble des leviers pour mobiliser l’ensemble des professions conventionnées, victimes de ce mépris du dialogue social."

Sébastien Guérard organise une conférence de presse cet après-midi à 14h.

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