L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

Rendez-vous début juin pour la Semaine du parcours de soins !

Pression sur le noyau intervertebral en KPa (A system of ortopedic medecine, Ludwig Ombregt, 2013p. 649).

Daniel Jeziorski
- 9 mai 2022

L’Association nationale pour la promotion du parcours de soins (ANPPS), l’URPS-MK Occitanie et le CSSR La Clauze, dans l'Aveyron, co-organisent une nouvelle Semaine du parcours de soins du 7 au 10 juin prochains, avec pour actions phares le défi vidéo « Bonjour Debout » et le « Défi TADDA ».

L’année dernière, plus de 300 professionnels (dont de nombreux kinésithérapeutes) ont participé à la Semaine du parcours de soins en relevant des défis ou en participant à la journée d’échanges et à la soirée qui s'est déroulée en visioconférence.

L’objectif de cette semaine thématique est de promouvoir l’interdisciplinarité et la diffusion des bonnes pratiques professionnelles dans la convivialité. Cette année, nous avons choisi de mettre en avant l’importance, pour nos aînés, de pouvoir se tenir debout. Pour cela, nous proposons aux professionnels 2 défis valorisant le transfert assis-debout.

Le défi vidéo "Bonjour debout"

L’objectif de ce défi est d’encourager les résidents capables de se verticaliser seuls à le faire pour saluer leur interlocuteur. En effet, la politesse veut que nous nous mettions à la hauteur de notre interlocuteur pour le saluer et échanger avec lui. Ainsi, quand une personne est au fauteuil, nous avons tendance à nous pencher vers l’avant à nous assoir. Est-ce toujours la meilleure option pour nous et pour eux ? Pas sûr…

En effet, les études montrent que le fait de se pencher en avant, de s’assoir ou de rester longtemps assis augmente la pression sur le disque vertébral. Ces contraintes peuvent entraîner ou aggraver des lésions sur la charnière lombo-sacrée. De plus, le fait de se verticaliser a, pour le patient, des effets bénéfiques au niveau circulatoire, osseux, musculaire et psychologique.

L’ANPPS vous invite à prendre soin de vous tout en favorisant l’autonomie de nos aînés. Nous faisons appel à votre créativité pour nous envoyer un montage vidéo mettant en scène les seniors au cabinet, à domicile ou en institution (Ehpad, CSSR…) se mettant debout pour dire bonjour. Cette vidéo devra durer moins de 1 minute 30 et devra être envoyé à l’ANPPS pour, peut-être, gagner ce défi !

La remise des prix aura lieu le jeudi 9 juin, à l’occasion de la soirée d’échanges transdisciplinaires sur le thème du maintien de l’autonomie de la personne âgée, qui sera retransmise en visioconférence (inscription en ligne sur le site de l’ANPPS).

Le "défi TADDA"

L’objectif de ce défi est de faire réaliser un maximum de transferts assis-debout debout-assis (TADDA) sur une semaine (week-end compris) à un maximum de résidents par un maximum de professionnels de santé.

Le terme TADDA réuni le TAD (transfert assis-debout) et le DA (transfert debout-assis), 2 transferts nécessitant des ajustements posturaux lents et complexes pouvant demander une prise en soin spécifique.

Le TADDA nécessite les capacités d’anticipations lentes sollicitant le système de contrôle posturale proactif. Il paraît subir une plus forte altération liée à l’âge [1]. Il est une solution simple et facile à exécuter par tous, qui permet de lutter contre la rétropulsion, de renforcer la force musculaire des membres inférieurs et de préserver l’autonomie des patients, mêmes confinés dans leurs chambres.

Il peut être réalisé selon différents modes par le patient seul (actif) ou aidé par une guidance verbale (légèrement aidé) ou par une aide physique (très aidé).

Le fait que ce transfert soit intégré en mode actif (sans les membres supérieurs) dans l’évaluation de la sarcopénie, ainsi que dans l’évaluation de la force musculaire de la personne âgée, montre bien son importance. En effet, le test de levé de chaise correspond à la répétition de 5 TADDA de manière chronométrée. Un test réalisé en plus de 15 secondes permet de mettre en évidence une faiblesse de la force musculaire.

L’activité physique est la meilleure "arme antichute" [2] car elle permet de maintenir et d’améliorer les capacités fonctionnelles des patients. La répétition des TADDA peut donc être un exercice permettant de favoriser l’autonomie des patients fragiles et dépendants et de réduire le risque de chute (10 000 décès par an liés à la chute). C’est pourquoi nous vous encourageons à participer à ce défi en étant kinésithérapeute coordonnateur.

Vous jouerez un rôle d’information et de formation auprès de l’ensemble des intervenants afin d’adopter un accompagnement adapté qui renforcera les capacités intrinsèques du patient et évitera les phénomènes adaptatifs et compensatoires entraînant une augmentation de la dépendance (gestes inadaptés renforçant la peur du vide, la rétropulsion, aide technique ou chaussage inadaptés…). Vous coordonnerez la mise en place du défi en évaluant les résidents au préalable afin de savoir lesquels sont capables de se mettre debout et selon quel mode (actif, légèrement aidé ou très aidé). Vous éclairerez ainsi les autres professionnels sur ses capacités fonctionnelles ainsi que sur les bonnes pratiques. Enfin, vous recenserez le nombre de TADDA réalisés dans la semaine pour nous les transmettre par mail et, peut-être, faire remporter un trophée à votre établissement.

À l’issue de cette semaine, des prix seront remis pour chaque défi par un jury composé de référence en gériatrie pour les plus belles participations.

Toutes les actions sont les bienvenues, alors si vous souhaitez en savoir plus ou participer à la semaine du parcours de soins, n’hésitez pas à venir vers nous, via notre compte Facebook "Coordination kinésithérapique et transdisciplinarité en gériatrie" ou notre site Internet.

Des webinaires vous seront proposés afin de répondre à vos questions et échanger sur la Semaine du parcours de soins, le 16 mai de 13h à 14h et le 14 mai de 20h30 à 21h30. Les liens de connexion se trouvent sur notre site.

Que vous soyez libéral, salarié, motivé, partants, indécis, curieux, nous vous disons à très bientôt car tous (patients, soignants, établissement) ressortiront gagnants de ces défis !

 

Daniel Jeziorski, correspondant pour l’ANPPS (Association nationale pour la promotion du parcours de soins)

 

[1] Olivon D., DIU Kinésithérapie et réhabilitation gériatrique, Dépendance iatrogène évitable et troubles musculosquelettiques, un regard croisé : exemple du transfert assis-debout-assis, 2018-2019.

[2] https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/autonomie/article/plan-antichute-des-personnes-agees

Commentaires :

Déposer un avis (vous devez être connecté) Soumettre
Tous les articles
Nous vous suggérons aussi...