Rentrée sous pression

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1681 - 11/09/2025
Les kinésithérapeutes ne décolèrent pas. Malgré leur mobilisation constante depuis début juillet, le ministère de la santé et l’assurance maladie restent sourds à leurs revendications. À peine daignent-ils recevoir les représentants de la profession, sous la menace d’une grève nationale le 18 septembre, et d’une grève des gardes (bronchiolite, vestibulaire, post-opératoires…) illimitée. Les kinésithérapeutes libéraux ne font jamais la grève. Depuis mon arrivée à la rédaction il y a un peu plus de 15 ans, je n’en ai jamais vu. S’ils en arrivent à cette extrémité, c’est que la situation est grave (lire p. 5-6). Il est devenu impossible, aujourd’hui, de vivre de ce métier en respectant les tarifs conventionnels.
On voit des cabinets faire faillite, et un nombre croissant de kinésithérapeutes, y compris des jeunes, abandonner le métier. C’était rarissime avant ces dernières années.
L’association SPS (Soins aux professionnels de la santé) organisait son traditionnel colloque à la fin du mois d’août (lire notre compte rendu p. 12 à 15). Symboliquement, il se tenait au ministère de la Santé. Mais le ministre n’est pas venu. Il a bien adressé un message vidéo aux participants, mais ne s’est pas engagé à faire de la santé des soignants la grande cause nationale 2026, comme le demande SPS. Ce serait pourtant judicieux, car le mal-être de ces professionnels est profond, toutes les enquêtes le montrent (lire p. 16-17). Y compris chez les étudiants en santé, à qui la parole a été longuement donnée ce jour-là. Si les futurs soignants sont broyés par le système dès leur formation initiale, qui nous soignera demain ?