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pour les kinésithérapeutes

Un appel à plus de douceur

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1685 - 06/11/2025

Ce n'est pas un scoop : il y a des soignants qui savent communiquer avec leurs patients, et d'autres beaucoup plus brutaux, souvent de façon inconsciente et involontaire. Hospitalisée en réanimation pour un grave problème cardiaque, la comédienne Katia Ghanty a fait l'expérience de cette asymétrie désagréable entre un patient et les soignants qui s'occupent de lui.

Ce n’est pas un scoop : il y a des soignants qui savent communiquer avec leurs patients, et d’autres beaucoup plus brutaux, souvent de façon inconsciente et involontaire. Hospitalisée en réanimation pour un grave problème cardiaque, la comédienne Katia Ghanty a fait l’expérience de cette asymétrie désagréable entre un patient et les soignants qui s’occupent de lui. Traumatisée, elle a mis longtemps à s'en remettre une fois sortie de l’hôpital. Elle en a tiré un livre, Les Frottements du cœur, qu’elle a ensuite adapté au théâtre. Cette pièce est formidable.

Le décor est très simple, 3 voiles blancs matérialisent les différents espaces : la chambre de la patiente, le couloir, la salle de repos des infirmières… Avec beaucoup de grâce, Katia Ghanty passe de l’un à l’autre en dansant. Seule en scène, elle incarne tous les personnages. Ce qu’elle retient de cette expérience choquante, ce sont les voix et conversations autour d’elle, en particulier celles qu’elle a entendues alors qu’elles ne lui étaient pas destinées. Souvent, on parle d’elle comme si elle n’était pas là ou comme si elle dormait. Dans un autre contexte, on n’hésiterait pas à protester contre ceux qui se comportent ainsi. Mais à l’hôpital, le patient est dans une telle situation de dépendance qu’il n’ose rien dire.

Katia Ghanty explique avoir essayé de “transformer une expérience dévastatrice en un discours qu’elle espère construit et constructif”. Mais si sa pièce est “un appel à plus de douceur à l’hôpital”, elle ne se résume pas à une critique des travers de certains soignants. Loin de là. Il y a des moments surréalistes, on rit, on a les larmes aux yeux. C’est un beau moment de théâtre, sensible, incarné. Cette pièce se joue jusqu’au 14 mars 2026, courez-y !

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