L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

Les petits ruisseaux font les grandes rivières

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1364 - 22/05/2014

Cela paraît évident : si les gens fumaient moins, buvaient moins d’alcool, mangeaient moins salé et se donnaient la peine de bouger plus, ils seraient beaucoup plus en forme. N’empêche que les chiffres révélés par “Le Figaro” (édition du 12 mai, évoquant une étude de l’Imperial College de Londres, dirigée par le Pr Majid Ezzati) sont frappants : 37 millions de vies pourraient être épargnées dans le monde d’ici 2025, si l’on parvenait à mettre en oeuvre de véritables politiques de prévention contre les six principaux facteurs de risques à l’origine des maladies cardiovasculaires, cancers et maladies respiratoires : le tabac, l’alcool, le sel en trop grande quantité, l’hypertension, l’obésité et une glycémie trop élevée.

Avec des “si”, on mettrait Paris en bouteille… Mais ce que montre cette étude, c’est que bien des morts pourraient être évitées, à condition de faire quelques efforts volontairement calculés – par les chercheurs – pour être atteignables : réduire de 30 % la consommation de tabac et de sel, de 10 % celle d’alcool, diminuer de 25 % le nombre de personnes hypertendues et stopper la progression de l’obésité et du diabète. Si ces objectifs étaient atteints d’ici à dix ans, la mortalité par maladies cardiovasculaires (dont le diabète), cancers et maladies respiratoires diminuerait de 22 % chez les hommes de 30 à 70 ans, et de 19 % chez les femmes, souligne “Le Figaro”. Ça vaut le coup, non ? Sans compter que cela contribuerait à combler le déficit de la Sécu – mais ce n’est pas l’objectif principal.

Si la démonstration vous a convaincus, je vous invite à réfléchir à un moyen d’y sensibiliser vos patients. Vous êtes légitimes pour cela. Prenez le temps d’échanger avec eux, de les informer, de les guider – notamment en matière d’activité physique adaptée, pour ceux qui sont diminués d’une manière ou d’une autre – et de répondre à leurs questions. Au bout du compte, vous pourriez bien être aussi efficaces qu’une grande campagne de santé publique ou un médicament.

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