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Venise de l'Orient :
Saveurs et splendeurs de Bangkok

Le Wat Phra Kaeo, qui abrite le célèbre bouddha d'émeraude.

Damien Regis
Kiné actualité n° 1451 - 16/06/2016

La ville est gigantesque et la circulation automobile la menace à chaque instant de paralysie mais la capitale de la Thaïlande reste envoûtante, avec son quartier d'affaires qui regarde de haut les majestueux temples dorés.

Près de neuf millions d’habitants et presque autant de voitures ! Par une chaleur écrasante, cette ville géante grouille jour et nuit dans un incessant ballet de limousines, de camionnettes brinquebalantes et de tuk-tuk (prononcer touk-touk). Et sur les trottoirs où s’alignent de minuscules restaurants de rue (on peut y manger en toute sécurité), les piétons vous saluent en échangeant un sourire… Sa capitale témoigne du fait que la Thaïlande est bien restée le pays du sourire et de la gentillesse. Des fleurs et des oiseaux aussi. Dans les paquets de fils électriques accrochés au-dessus des têtes se nichent de petites boules de plumes multicolores qui chantent royalement parmi des bougainvilliers en fleurs !

Avant d’aller vers le Nord, en direction de Chang Mai, de Chang Rai et du Triangle d’Or, ou du Sud, vers l’île de Phuket, une étape de quatre ou cinq jours se justifie à Bangkok. Le quartier le plus intéressant est situé dans la grande boucle formée à l’ouest de la ville par la rivière Chao Phraya. C’est là que se trouve les plus beaux monuments : le Grand Palais, les temples et le Musée national.

Le “Ramayana” en 178 tableaux
Avant d’arriver au Grand Palais, construit en 1782 par Râma 1er, fondateur de la dynastie Chakri, on visite le Wat Phra Kaeo, le temple bouddhiste le plus prestigieux du pays. Il a été édifié pour abriter le bouddha d’émeraude, une petite merveille de 66 cm de hauteur mais placée à onze mètres du sol, ce qui ne permet pas de le voir distinctement. La statue possède trois tenues que le roi change lui-même selon les saisons.

Dans cette enceinte de plus de 200 hectares sont regroupés différents temples coiffés de stupas [1] d’or ou de toits de tuiles vernissées, ornés de statues très colorées ou, elles aussi, couvertes de feuilles d’or ou d’éclats de verre multicolores. La construction de ces temples, devant lesquels les croyants déposent fleurs, encens et offrandes, s’est étalée dans le temps, jusqu’à la fin du 18e siècle.

Le Wat Phra Kaeo n’est autre que la chapelle du Grand Palais. Son architecture est un mélange des styles thaï et khmer, rappel de l’époque où les deux royaumes étaient réunis. L’autre beau temple à ne pas manquer est le Panthéon royal, tout d’or et de faïence bleue. L’intérieur n’est ouvert qu’une fois par an (le 6 avril, jour de la montée sur le trône de l’actuelle dynastie), mais les arcades du pourtour abritent une immense fresque de 178 tableaux représentant l’histoire du Ramayana, l’un des récits fondateurs de l’hindouisme.       

Bangkok. Le marché flottant de Damnoen Saduak.

Plus loin se trouve le Wat Pho, l’un des plus beaux ensembles de temples de Bangkok. C’est dans l’un de ces somptueux édifices que se trouve le célèbre et imposant bouddha couché, long de 45 m et haut de 15 ! Sa position allongée est celle qui permet d’atteindre le nirvana, l’état permettant d’accéder au cycle des réincarnations. Il ne faut surtout pas manquer la visite du Musée national. Avec un plan fourni à l’entrée, on se dirige assez facilement parmi les différents pavillons. Tout l’art thaïlandais y est raconté et c’est tout simplement fabuleux. Il faut prendre son temps et y aller assez tôt pour éviter la foule. Les pièces de collections, outre qu’elles racontent l’histoire du pays, de la dynastie, du bouddhisme… montrent le raffinement inouï de cette civilisation.

Autre lieu incontournable : le musée des barges royales. Là sont exposées, posées sur l’eau, les huit majestueuses embarcations royales, décorées et sculptées, dont le souverain se servait encore il y a quelques années pour aller porter ses offrandes aux bonzes. La plus ancienne barge mesure 43 m de long et nécessitait 64 rameurs.

Pittoresques marchés flottants
Symbole de Bangkok, situé sur l’autre berge de la rivière Chao Phraya, le Wat Arun (temple de l’Aube) a été conçu pour être le premier à saluer le soleil et recevoir la lumière du matin. Il culmine à 114 m et offre une très belle vue sur la ville et la rivière. Des bateaux font la traversée, il est donc inutile de prendre une embarcation privée. Réservez-vous pour une promenade sur les canaux (khlongs) à bord d’un typique bateau “longue queue”. On sillonne des quartiers de maisons en bois, de temples et de jardins fleuris.

On y croise aussi des petits commerces et restaurants installés sur des barques. C’est un autre Bangkok, très pittoresque et attachant. On peut prolonger cette balade par une visite aux marchés flottants. C’est bien pour les photos mais trop touristique.

Dans Bangkok, il est facile de participer à la vie nocturne en allant voir un combat de boxe thaï (spectaculaire et très local) ou un combat de coqs. Il y a aussi les célèbres salons de massages, dont certains sont authentiques et témoignent de la culture thaï ancestrale et dont d’autres ne sont que de vulgaires lieux de plaisir. On distingue vite les deux à vue d’œil !

[1] Tumulus ou monument funéraire en forme de dôme.

En savoir plus

■ Quand : La bonne saison correspond à notre hiver (la période de la mousson va de mai à octobre).
■ Prix des vols : ils varient selon les saisons. Thaï Airways est une très bonne compagnie qui assure des vols directs. Pour voyager un peu moins cher, on peut prendre Finnair (escale à Helsinki) ou Aeroflot (escale à Moscou).
■ Hôtel : Calme et confortable dans le centre de Bangkok : Swissôtel Nai Lert Park.

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