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Retour sur la pandémie de Covid-19 : que faire de tous les chiffres qu'on nous donne ?

Bernard Gautier
- 12 novembre 2020

Les chiffres arrivent brutalement par le biais des médias : le nombre de personnes testées positives, les hospitalisées, les réanimations, les décès. Ces informations, répétées à longueur de journée, deviennent anxiogènes. Comme si ceux qui n’étaient pas encore contaminés allaient l’être d’un instant à l’autre.

Il y a des sujets à risques et d’autres pas. Heureusement, les premiers ne sont pas tous contaminés. L’hypertension artérielle non traitée, le diabète, l’obésité, l’âge, le froid sont des facteurs aggravants. Encore faut-il que les gestes barrières ne soient pas respectés pour que le danger soit avéré.

Chez les testés positifs, il y en a qui ont des symptômes et d’autres pas. Dans les formes symptomatiques, il existe des formes bénignes (perte du goût, de l'odorat) et des formes graves, avec des signes respiratoires aigus nécessitant l’hospitalisation et peut-être la réanimation.

Le virus ne touchera pas tout le monde. La moitié de l’humanité ne va pas disparaître. Nous ne sommes plus en 1918, où la grippe espagnole décima une grande partie de la population.

Notre système de soins, malgré ses dysfonctionnements, reste efficace : les médecins examinent, les scanners diagnostiquent, pronostiquent, détectent les complications, même si on manque de radiologues et de manipulateurs. Les urgences et les assistants de régulation identifient les personnes aux symptômes sans gravité, qui sont redirigées vers leur médecin généraliste, et celles aux symptômes avec gravité, hospitalisables ou orientées vers la réanimation. Le public et le privé collaborent, de même que les établissements de santé et la ville. Les régions peu touchées viennent en aide à celles qui en ont besoin.

Certes, la maladie, trop récente pour être bien connue, n’a pas encore répondu à toutes les interrogations : infection et réinfection, durée des symptômes, immunité, mutation du virus, vaccin. Par contre, le virus, bien que nouveau, est connu : c’est un virus à ARN enveloppé qui appartient à la famille des Sras (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), dont 4 sont saisonniers et 2 émergents, dont le SARS-CoV-19.

Laissons les experts s’exprimer, car ils disent ce qu’ils savent et ce qu’ils ne savent pas. Ne pas savoir n’est pas anxiogène. Ce qui l’est, ce sont ces chiffres bruts, dépourvus de sens, figés dans une immédiateté inutile.

 

Bernard Gautier (93)

 

D'après les Entretiens Médicaux d’Enghien, « Covid 19, retour sur la pandémie », 31 octobre 2020.

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