En Île-de-France, un établissement d'HAD met le paquet pour attirer les kinésithérapeutes libéraux

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1679 - 03/07/2025
La FFMKR-IDF organisait le 21 juin une matinée d’échanges avec l’HAD de la Fondation Œuvre de La Croix Saint-Simon (Focss) autour de l’hospitalisation à domicile (HAD). Cet établissement propose en effet des modalités de collaboration très avantageuses pour les kinésithérapeutes libéraux. Une information qui tombait bien, puisque ceux-ci avaient appris 48h plus tôt le gel de revalorisations tarifaires significatives qui devaient tomber le 1er juillet.
L’un des objectifs de cette rencontre était “d’apprendre à se connaître et de dissiper des malentendus” à cause desquels les établissements d’HAD ont du mal à travailler avec les kinésithérapeutes libéraux, explique Charlotte Albas, responsable des projets et partenariats au pôle santé de la Focss, qui animait cette matinée. “L’hospitalisation à domicile a mauvaise réputation : les délais de paiement sont longs, la traçabilité est compliquée, il y a des lourdeurs administratives… La bonne nouvelle, c’est que cette convention peut tout changer !”
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La grille de rémunération proposée par la Focss. |
Tout le monde y gagne
Le modèle de convention proposé par la Focss découle de celle signée en février 2024 entre la Fédération nationale des établissements d’HAD (Fnehad) et la FFMKR, pour donner “un cadre national structurant” aux collaborations entre kinésithérapeutes libéraux et établissements d’HAD dans toute la France, rappelle Charlotte Albas. Cette convention cadre fixe les obligations de l’établissement, celle du kinésithérapeute, les modalités de traçabilité des actes et le montant de la rémunération du professionnel de santé. Les échanges seront facilités par un nouveau logiciel, Mobisoins, avec une application gratuite à télécharger dans son smartphone. Il simplifie notamment la traçabilité des soins et automatise la facturation dès l’instant où un acte a été validé dans l’application.
La convention proposée par la Focss “présente plusieurs avantages pour les kinésithérapeutes : la rémunération, l’accès en temps réel au dossier du patient, la traçabilité en direct, la diversité des prises en charges, l’accès aux procédures, formations (nous en organisons par exemple sur les soins palliatifs), matériels (matériels de location pour les patients, et consommables pour les professionnels : gants, blouses…) proposés par notre fondation. Et un sentiment d’appartenance à une équipe pluridisciplinaire”, énumère Charlotte Albas. De son côté, l’HAD Focss y trouve “une opportunité d’accueillir de nouveaux professionnels, de diversifier et d’enrichir les soins apportés aux patients pour une meilleure qualité de vie à domicile et de renforcer la coordination entre tous les acteurs à travers une meilleure traçabilité dans le dossier du patient”.
Créer un précédent
“L’HAD Focss est la première HAD d’Île-de-France à conventionner avec les kinésithérapeutes libéraux. Si les 2 autres (AP-HP et Santé Service) veulent en recruter, ils devront s’aligner sur les tarifs proposés”, souligne Jérôme Cressiot, conseiller des régions Île-de-France à la FFMKR, à l’initiative de cette matinée. Dans la salle ce jour-là, plusieurs kinésithérapeutes font uniquement des soins à domiciles, comme Malik qui “fait déjà des soins en HAD avec l’AP-HP”. Il semble prêt à signer une convention avec la Focss, “intéressé notamment par le montant de l’indemnité de déplacement, bien plus avantageuse que celle proposée par l’assurance maladie”.
Les kinésithérapeutes intéressés peuvent se manifester auprès de la cellule de régulation de la HAD FOCSS : cellule.regulation@lafocss.org
© Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon